L'élégance du hérisson - Muriel Barbery
Mme Michel est la concierge d'un « immeuble de riches », 7 rue de Grenelle. Le stéréotype de la concierge : vieille, moche et désagréable. Sauf que Mme Michel est aussi extrêmement cultivée. Elle a lu Kant, s’intéresse à la phénoménologie, connaît Guerre et Paix par cœur ou presque… Cependant, elle tient à rester aux yeux de tous la concierge
Dans cet immeuble vit également Paloma, 12 ans et fille de ministre. Paloma qui est extrêmement intelligente selon ses propres dires a déjà tout compris de la vie adulte. Entre une mère névrosée, un père politicien et une grande sœur affligeante de superficialité, elle ne trouve pas sa place et prévoit donc d’en finir le jour de ses 13 ans. D’après Paloma, ‘Mme Michel, elle a l’élégance du hérisson : à l’extérieur, elle est bordée de piquants, une vraie forteresse […] mais à l’intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des petites bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes.’ (d’où le titre !)
Ces deux personnages, séparés par quelques paliers et quelques classes sociales, vont apprendre à se découvrir.
L’élégance du hérisson est devenu en quelques mois un best-seller (plus de 400 000 exemplaires vendus).
J’avoue ne pas comprendre pourquoi.
Il me semble qu’à vouloir déjouer les cliches, Muriel Barbery en crée d’autres. La concierge tout droit sortie d’hypokhâgne m’a paru peu crédible (quoique finalement attachante). Paloma, ses 12 ans et son parler freudien irritent parfois également. De ces deux personnages sans prétention, Barbery essaie de faire des icônes, des génies ignorés.
Le style, adapté aux personnages, est par conséquent assez lourd. Les allusions philosophiques ou culturelles semblent parfois ne mener nulle part et risquent d’en décourager plus d’un.
Heureusement, il y a aussi des traits d’humour très réussis qui allégent un peu l’ensemble.
‘Dans l’imaginaire collectif, le couple de concierges, duo fusionnel compose d’entités tellement insignifiantes que seule leur union les révèle, possède presque a coup sur un caniche. Comme chacun sait, les caniches sont des genres de chiens frises détenus par des retraites poujadistes, des dames très seules qui font un report d’affection ou des concierges d’immeuble tapis dans leurs loges obscures. Ils peuvent être noirs ou abricot. Les abricot sont plus teigneux que les noirs, qui sentent moins bons.’
Divertissant mais pas inoubliable.
